Bijoux de Colombie
On trouve une grande variété de bijoux en Colombie, cela va des simples « manillas »,bracelets de fibres quelconques, tressées et multicolores, que l’on s’attache au poignet. Ces bracelets sont sûrement les bijoux les plus répandus en Colombie et les moins chers de tous; ils sont utilisés aussi bien par les hommes que les femmes. Quant aux bijoux de Colombie les plus connus à l’étranger aujourd’hui ce sont sûrement ceux faits à base de fines
lammelles de tagüa (le fruit d’un palmier) colorées que l’on trouve dans toutes les boutiques de bijouterie fantaisie.
Pour vous offrir des alternatives à ces incontournables nous vous proposons deux autres types de bijoux de Colombie : une ligne à base de répliques précolombiennes, dorées ou argentées, et une autre à base de filigrane d’argent, un art exclusif de Mompox. La qualité de ces bijoux n’a rien à voir avec les deux catégories mentionnées ci-dessus qui sont avant tout des bijoux de grande diffusion et ne font pas appel à des techniques très élaborées.
Bijoux précolombiens
Les bijoux précolombiens que nous vous proposons sont un mélange de création moderne et de traditions de diverses cultures précolombiennes. Les motifs sont des répliques d’originaux que l’on peut trouver par exemple au musée de l’or à Bogota ou au Musée de l’homme à Paris. La technique utilisée (dite de la cire perdue, mondialement utilisée, était déjà utilisée par les artisans précolombiens) reproduit l’original dans ses moindres détails, aussi les traces d’usure et défauts divers qui peuvent apparaître sur certaines pièces ne sont pas des
défauts de fabrication mais indiquent seulement qu’il n’y a eu aucune retouche de la réplique obtenue; c’est le cas par défaut dès que les pièces atteignent une certaine complexité. Aujourd’hui, s’ils continuent d’être fabriqués à la main, les techniques et les matériaux ont bien changé. Les éléments métalliques réalisés dans cet alliage sont ensuite recouverts d’or 24k ou d’argent. A cela peuvent s’ajouter diverses perles de céramique, émaillée ou non et fabriquée à l’atelier.
Ces bijoux précolombiens cherchent à maintenir vivantes des racines culturelles que possède la Colombie, toutefois certaines pièces ont été détournées de leur fonction initiale, c’est le cas des ornements nasaux que l’on retrouve en pendentif ou en broche (précisé dans la description de chaque produit). En l’absence d’indication de culture, c’est qu’il existe une incertitude sur l’origine des
éléments traditionnels qui entrent dans la composition du bijou concerné. Tout le savoir-faire de notre producteur est de sélectionner des
éléments simples, pour la plupart, qui se prêtent bien à des créations modernes faites pour être portées et non pas pour être seulement exposées
ou rester dans leur boîte. Si vous recherchez des bijoux en tous points conformes aux originaux vous ne trouverez que très peu d’exemples dans cette sélection (cela se limite essentiellement aux boucles d’oreilles et aux broches; seules quelques parures se rattachent vraiment à cette catégorie);
d’autres producteurs sont plus spécialisés dans ce type de bijoux qui finalement demande moins de créativité.
Note technique
La production de répliques précolombiennes dorées ou argentées fait appel à une technologie qui n’est pas à la portée d’un petit artisan isolé. La technique de réplique proprement dite n’a cependant rien de nouveau ; c’est celle dite de la cire perdue, identique à celle qu’utilisaient les orfèvres précolombiens pour reproduire leurs bijoux à partir d’un original obtenu par la technique dite de la fausse filigrane (seul le modèle original était réalisé en filigrane). On en trouve divers exemples dans les bijoux que nous vous proposons. C’est la même technique utilisée pour produire des statues en bronze ou même certaines pièces industrielles, par exemple. Là où ce travail devient inaccessible aux petits artisans isolés c’est dans le choix de l’alliage qui va servir de support au revêtement d’or ou d’argent.
L’argent est bien tentant, sa valeur est rassurante, mais pas de chance l’argent et l’or mis en contact s’empressent de se mélanger, on obtient ainsi assez rapidement du vermeil, ce qui n’est pas le but recherché ! Le bronze est intéressant de part sa bonne tenue mécanique mais cette fois c’est le cuivre qui diffuse dans l’or et lui donne une teinte… cuivrée, ce qui là encore n’est pas souhaitable. Le bronze doit être réservé aux répliques de statuettes à conditions de le revêtir d’abord d’une couche de nickel, la meilleure barrière de diffusion, pour une longévité optimale. Par contre, pour les bijoux, cette couche de nickel est exclue compte-tenu des risques d’altération accidentel de la couche d’or ou d’argent et des problèmes d’allergie au nickel qui pourraient s’en suivre. Le Brittania Pewter est un alliage mis au point en Angleterre il y a plus d’un siècle pour la joaillerie. C’est un alliage à base d’étain (environ 94%), durci par quelques % de cuivre et
d’antimoine. Ce dernier permet également de régler le degré de brillance désiré c’est à dire brillant ou au contraire
à l’aspect « vieil or » (c’est l’alliage utilisé pour les célèbres statuettes des Oscars). Le dépôt de l’or ou de l’argent se fait ensuite par des electrolytes qu’il faut savoir neutraliser après usage et non pas les rejeter purement et simplement avec les eaux usagées, le tout demandant quelques connaissances en chimie.
Il est courant de présenter ces bijoux précolombiens comme étant « plaqués or », ce qui est quelque peu
abusif. En effet, en Europe et dans d’autres pays comme le Canada, la dénomination « plaqué or » est strictement règlementée. La norme française est particulièrement exigeante, essentiellement pour des raisons historiques : le revêtement doit avoir au moins 3 microns d’épaisseur et la pureté doit être d’au moins 50%. Comme pour les bijoux en argent, la qualité doit être garantie par un poinçon du commerçant. Or, que ce soit en Colombie ou aux Etats-Unis, les deux pays a absorber la quasi totalité de la production de bijoux précolombiens, il n’existe pas de règlementation comparable; de plus, en Europe chaque pays a sa propre norme. Par conséquent, en l’absence de normalisation, il est impossible à quelque
producteur que ce soit d’adapter son processus de fabrication à la norme d’un pays donné à moins de se spécialiser dans ce pays. D’après les indications fournies par notre producteur nous ne sommes pas en mesure de garantir que l’épaisseur du revêtement atteigne les 3 microns exigés par la
règlementation française, tout au moins pas systématiquement (alors que la norme canadienne, par exemple, serait facilement satisfaite); par contre le dépôt d’or est deux fois plus riche que le minimum de pureté exigé. Par comparaison avec la bijouterie dite fantaisie, la quantité d’or déposée est environ 4 à 5 fois supérieure à ce qui est en usage. On est donc dans ce qu’il est convenu d’appeler de la bijouterie fantaisie haut de gamme. Chaque bijou vient dans un étui avec un certificat d’origine et des conseils d’entretien que nous vous invitons à mettre en pratique. De plus en cas de défaut de fabrication qui nous aurait échappé, chaque pièce est garantie un an.
Bijoux en filigrane d’argent de Mompox
(Filigrane momposina)
Le filigrane, véritable tissage de fils d’or prenant la forme de différents motifs géométriques ou figures
d’animaux, est une technique qui a été pratiquée pendant des siècles par les orfèvres momposinos (de Mompox) sans le moindre lien avec le reste du monde où cette technique se serait répandue à partir de l’Asie. Il est à peu près certain que la conquête espagnole puis les vagues successives d’immigrants, volontaires ou non, ont progressivement introduit des influences du Vieux-Monde, néanmoins les fondements de cet art demeurent précolombiens.
En fait l’histoire de cette technique est fortement liée à celle de son berceau. Mompox est un village situé dans la région Caraïbe et a été déclaré Monument National en 1959 puis classé Patrimoine Mondial de l’humanité UNESCO (code C-742) en 1995. Il est situé dans une île formée par la rencontre des fleuves Magdalena et Cauca, dans le département de Bolivar (voir Géographie). La convergence de ces deux fleuves et la fertilité du terrain en ont fait un lieu de rencontre très important pour des groupes indigènes comme les Sinus, Malibus, Sondaguas et Chimilas, puis plus tard l’une des principales colonies de l’époque hispanique, à proximité des mines d’or.
Cette forme de bijoux de Colombie est un art précolombien encore en vie qui suppose beaucoup de patience et de créativité ; la marge de bénéfice est très faible compte tenu du temps que demande chaque pièce. De plus, chaque artisan a sa propre version des dessins traditionnels ou contemporains et impose son style et ses modèles. Si la majeure partie de cette technique est parvenue jusqu’à nous (certains motifs sont considérés comme définitivement
perdus), aujourd’hui cette activité est en déclin du fait du coût élevé de l’or. Aussi, pour tenter de sauvegarder cet art, l’or est de plus en plus remplacé par l’argent.
Chaque pièce est accompagnée de conseils d’entretien pour vous aider à en prendre soin. Sur chaque bijou, lorsque c’est possible vous trouverez de minuscules marques. Il s’agit de la marque « 925 » du fabricant colombien certifiant qu’il s’agit bien
d’argent dit 925, c.à .d. à 92.5% de pureté (garanti sans plomb ou nickel). Nous sommes tenus d’apposer également notre poinçon de responsabilité (le colibri de notre logo et les initiales A C dans un cadre ovale). Par contre, compte-tenu du poids d’argent inférieur à 30g, l’apposition d’un poinçon certifiant une fois de plus la qualité de l’argent n’est pas obligatoire. Les petits éléments en cristal Swarowski, voire émeraudes
déclassées, ont quant à eux encore moins de valeur marchande; disons que l’ensemble représente tout au plus 10% du prix total. Autrement dit, ce qui fait l’essentiel de la valeur de ces bijoux de Mompox c’est bien le travail des artisans et non pas les matériaux utilisés, contrairement à d’autres
traditions produisant des bijoux à moindre valeur ajoutée.